jeudi 22 octobre 2009

Caline

Comme une fourmi besogneuse, j'ai passé la soirée d'hier à la préparation du grand tournoi que j'organise ce weekend. Allant chercher les informations sur ma boîte mail, mes yeux ont déroulé les fils de conversation, pour finir par se poser sur un simple mot "caline". En un instant, mon cœur a heurté ma poitrine et ma gorge s'est serrée. Je savais que regarder la vidéo de ce mail me ferait mal, mais je n'ai pas pu détourner le regard alors j'ai, une nouvelle fois, cliqué. Été 1995, j'avais douze ans, je l'ai vu dans le jardin des voisin, petite boule rousse, il n'avait pas un an. J'imaginais déjà, les chiens, arriver dans le jardin et se jeter sur lui tout crocs dehors, j'ai soulevé le grillage et je lui ai dit de venir, il est venu. Eté 1995, il est entré dans ma vie, il n'en ai jamais sorti. Je me rappelle des bagarres pour son nom, on ne savait pas vraiment quel était son sexe, pour un mâle, je voulais Robin comme Robin des bois, tout le reste de la famille voulait Turbo, mais c'était mon chat et je n'étais pas prête à faire de compromis. Heureusement, mon grand père est arrivé, a regardé l'animal et a annoncé que c'était une femelle. "Caline, ce sera Caline", tout le monde était d'accord, happy family... Et puis, quelques mois plus tard, on a vu pousser des choses et on a compris notre erreur. Trop tard... La maison a connu deux autres chats avec les années, mais il est resté mon chat, le seul à qui je lègue mes économies pour acheter des croquettes, une autorisation à vie d'amener des puces dans mon lit, celui qui peut dormir avec moi et me réveiller à tout heure de la nuit pour que je lui permette de sortir. Ca a été douloureux de partir à Toulouse sans lui mais il est plus important que mon envie de l'avoir prés de moi, je ne pouvais pas lui retirer la liberté d'un jardin, d'une foret.
Été 1995, les premières photo de mon chat et les mains de ma mère qui le retiennent un instant. Octobre 2009, les mains de ma mère sont aussi présentes sur la vidéo, elles sont maintenant marquées par les années, elles ne maintiennent plus le chat, ou irait il? Il ne peut pratiquement plus se lever. Les mains de ma mère lui apportent un ultime réconfort, enclenchant le moteur à ronronnement que j'aime tant. Il n'est plus que l'ombre de lui-même, aussi maigre qu'il était mince quand je l'ai vu la première fois, quatorze ans plus tôt. Associé au ronronnement, il y a la voix de ma mère, douce, réconfortante. Elle incite Caline a manger un peu, elle fait preuve d'ingéniosité pour lui préparer les meilleurs plats, elle lui dit combien je l'aime et j'ose croire qu'il la comprend. Elle ne peut se résoudre à le faire piquer, pas encore, pas tant qu'il mange et ronronne, chaque jour est une victoire gagnée sur le fil du rasoir. En attendant, rien n'est trop beau, elle a oublié l'interdiction d'aller sur le canapé, c'est devenu son sanctuaire. Mon père tient la vidéo, soudain, il fait un gros plan et mon chat me regarde, je le vois fatigué, lasse et vaincu. La vidéo se termine, elle n'a duré que 30 secondes, 30 petites secondes que mes parents m'ont offertes pour m'aider à dire au revoir à ma boule de poil, aux quatorze dernières années. Je me suis levée et j'ai été prendre l'air dans la salle de bain. Le monde n'aura plus le même gout demain...
Futile
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2 commentaires:

  1. #bisous ma chérie je pense fort à toi et à Caline tu sais#

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  2. je n'ai jamais été à ce point attachée à mes animaux, je ne peux pas imaginer ta peine, mais je pense fort à toi...

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